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Vianney, ingénieur d’essai en soufflerie subsonique au Département aérodynamique, aéroélasticité, aéroacoustique
C’est quoi pour toi, être ingénieur chercheur et pourquoi avoir choisi cette voie ?
C’est un métier à plusieurs dimensions. Un ingénieur possède une compréhension théorique fine et une base technologique solide permettant la connaissance du fonctionnement les systèmes. Il a une vision « projet », globale.
À ces composantes, il faut ajouter celle du chercheur, qui pense l’innovation, la rupture, particulièrement valorisante. Ainsi, le travail de soufflerie : chaque essai apporte son lot de nouveauté, dans le processus de conception de la maquette, comme celui de la conduite de l’expérimentation. On doit toujours se poser des questions, aller plus loin.
L’ONERA, tu y réfléchissais depuis quand ?
Je suis devenu d’abord technicien pour avoir « les mains dans le cambouis ». Après une première année de DUT de mesures physiques, qui m’a laissé sur ma faim par manque de pratique, j’ai appris l’existence de l’Office par une de mes relations. J’ai postulé pour un poste en alternance. J’ai ainsi passé deux ans en apprentissage à l’ONERA, au sein du DAAA, afin d’obtenir ce diplôme. Cela a été une découverte passionnante.
Durant cette période, j’ai réalisé qu’avoir une vision projet des sujets d’étude m’intéressait de plus en plus. J’ai donc poursuivi des études d’ingénieur, toujours en alternance dans l’industrie, en intégrant une société de fabrication de roulements au sein d’un micro pôle de R&D, où nous étions… Deux ! Cela s’est très bien passé et ma direction m’a proposé de faire une thèse sur le contrôle non destructif par ultrason laser des structures pleines à axe de révolution. Il s’agissait d’un sujet pluridisciplinaire et expérimental, qui consistait à concevoir un contrôle de composants de roulements faits en divers matériaux. J’ai soutenu le 19 juillet 2016 et je suis revenu à l’ONERA en octobre pour le poste que j’occupe aujourd’hui. Cette étude m’a particulièrement bien préparé à mon métier actuel.
Qu’est-ce qui te passionne dans ce métier ?
Tester, analyser, comprendre ! C’est vraiment ce que j’aime. Tout petit, je démontais déjà les objets pour connaître leur fonctionnement. J’apprécie également sa pluridisciplinarité. Je fais de la programmation, de l’électrotechnique, de la mécanique, de l’électronique, de la mécanique des fluides… Le centre de Lille abrite trois souffleries majeures. L’équipe d’essais est constituée de trois ingénieurs, de deux techniciens, et d’un apprenti. Nous travaillons sur des études différentes, mais le dialogue est permanent : nous nous répartissons les tâches, nous partageons les connaissances et les moyens techniques…
Mon quotidien ? Des projets à réaliser, émanant d’un client interne ou externe ou d’amélioration des installations. Avec les clients, nous définissons les besoins et les moyens pour y répondre (maquette, capteurs, installations, programme d’essais…). Avec l’équipe, nous modifions le montage des souffleries, versatiles, pour une plus grande adaptabilité. Viennent ensuite leur programmation, leur préparation, les vérifications en veine. Puis nous procédons à l’expérimentation en variant les configurations. Les acquisitions sont dépouillées et analysées en fin d'opération. Parfois, le client affine le programme d’essais directement en fonction des premières données obtenues sur certaines configurations. Un procès-verbal ou un rapport technique indique le déroulement des essais, la démarche expérimentale, selon la norme ISO 9001, pour une meilleure interprétation des résultats.
Sur quel type de projets t’imagines-tu travailler dans 10 ans ?
Je souhaite grandir en compétence pour aborder des études de plus en plus complexes et passer une habilitation à diriger des recherches. Je pourrai ainsi développer des thèses dans ma thématique, donner des cours, publier, transmettre.