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L’ONERA acteur de la lutte anti-drones

Les drones font aujourd’hui partie de notre environnement, ce qui fait de la lutte anti drone (LAD) une thématique de premier plan, encore plus à l’heure des Jeux de Paris 2024. Expert en électromagnétisme, en traitement de l’information et systèmes, l’ONERA est souvent sollicité par les instances officielles.

23 juillet 2024

Qu’est-ce qu’un drone exactement ?

Des drones, il y en a d’ailleurs beaucoup, de différents types, de la taille d’un avion de ligne ou d’un ongle, piloté à distance ou programmé, à voilure fixe et à voilure tournante, se déployant dans différents environnements, sous-marins, ou encore satellites... Et cette invention ne date pas d’hier !

Si les premiers drones, de nature expérimentale, ont vu le jour en 1917, leur principal développement a eu lieu à la fin du 20ème siècle. Dès la Guerre du Vietnam mais surtout depuis les années 90 avec les progrès de l’électronique, de l’informatique, des liaisons de données et de l’intelligence artificielle.

Ils explosent au début du 21ème siècle, à la fois par le développement accéléré des avions sans pilote (voilure fixe) et surtout par la commercialisation des drones ludiques (voilure tournante).
La LAD est née pour répondre à l’explosion du nombre de drones et à la multiplication des usages qu’il est possible d’en faire

Des principes de protection de l’espace aérien sont déployés lors d’événements comme les JO où sont mis en place des « bulles de protection » au sein desquelles on va plus particulièrement s’attacher à surveiller l’activité de tout objet qui y vole afin de déterminer leur provenance, leur destination et surtout évaluer leurs intentions, potentiellement malveillantes.

Objectif : détecter ces objets, les identifier, les classer en ami inconnu ou malveillant pour être capable de maitriser cette troisième dimension.

Le but est avant tout de détecter les objets volants pour empêcher la malveillance ; cette malveillance peut être médiatique (on l’a vu lors du survol des centrales nucléaires ou des aéroports comme Heathrow) mais aussi cinétique, militaire ou terroriste si des explosifs sont à bord.

Pour cela il faut donc détecter et connaitre les intentions puis si besoin perturber l’objet voire l’immobiliser ou même le détruire.

Le perturber passe souvent par lui perturber son signal pour rendre le pilotage ou la programmation inopérante.

Si besoin il faut l’immobiliser voire le détruire. Il peut ainsi y avoir des brouilleurs larges voire très directifs avec des objets qui ressemblent à des fusils mais qui grillent les circuits électroniques.

En ultime recours, l’abattre par un tireur d’élite est une option envisageable ; dans les deux cas, en prenant d’ailleurs soin d’éviter de le faire tomber sur des populations.

De par ses compétences dans le domaine électromagnétique et des traitements de l’information, l’ONERA contribue à la fois à la détection, à la fusion des informations voire aux moyens de neutralisation (brouillage et laser).

Le rôle de premier plan joué par l’ONERA dans les briques technologiques

L’ONERA joue un rôle de premier plan dans le développement des moyens technologiques, radar, acoustique ou encore optique, pour surveiller les drones. Un grand nombre de données doivent être fusionnées et c’est sur ce domaine que l’expertise de l’ONERA sera plus particulièrement mise à profit pendant les jeux olympiques de Paris 2024, en étant intégré dans le dispositif de protection déployé par l’Armée de l’Air et de l’Espace.

Pour autant, l’ONERA n’a pas attendu les Jeux Olympiques de Paris pour mettre son expertise scientifique et technique à contribution dans la LAD.

Il travaille notamment depuis de nombreuses années sur le projet SHIELD pour Système Hétérogène Intelligent pour la Lutte anti-Drones.

Dans le cadre des JO 2024 de Paris, l'Armée de l'Air et de l'Espace a organisé un exercice d'ampleur intitulé COUBERTIN LAD 2, afin de vérifier le bon fonctionnement des systèmes pour la LAD, dont le module de fusion de données de l’ONERA, DIAMOND.

L’utilisation commerciale, ludique mais aussi militaire des drones va croitre
Il est maintenant admis par tous que l’utilisation des drones va se généraliser dans le futur. La livraison des colis par drone est encore assez expérimentale mais va se développer. Pour les drones plus gros, les transports de passagers vont en effet devenir abordables.
Il y aura donc beaucoup d’objets habités, pilotés à distance ou programmés qui vont devoir cohabiter.

Outre le volet règlementaire qui commence déjà à être encadré, la nécessité de connaitre et de maitriser toute cette activité est évidente. Ainsi, les outils que développent l’ONERA pour permettre une vision globale sont essentiels car, outre la malveillance, la sécurité exige que ces objets n’entrent pas en collision entre eux ou avec d’autre objets et soient donc bien coordonnés.
Le futur reste donc à construire en maitrisant la problématique de la certification. C’est-à-dire le risque pour les populations. Le logiciel DROSERA développé par l’ONERA qui fait de l’analyse de risque, œuvre en ce sens.

En savoir plus en écoutant le podcast de l’ONERA sur la lutte anti-drones, avec :

  • Vincent Carré, directeur sécurité, sûreté et qualité, conseiller militaire du président de l’ONERA général d’armée aérienne et ancien pilote de chasse.
  • Laurent Barrilliet, directeur de programme système de Défense au sein de la direction programme Défense, en charge de la lutte anti drone à l’ONERA, ancien officier de défense sol-air et coordinateur de la lutte anti aérienne.
  • Sébastien Reynaud, directeur adjoint du DTIS, le Département traitement de l’information et systèmes.

Nous vous souhaitons une bonne écoute !

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