Nouveau Directeur de programme "drones"

Quels défis technologiques restent à relever pour que le marché des drones s’envole réellement ?

La certification est sans conteste un des points durs sur lequel toute la communauté drones doit collaborer pour établir un cadre clair et tenable. Mais je parlerais plus de certificabilité, car je pense qu’il faut se doter d’outils et méthodes, pour construire véritablement les étapes de la certification. Cette thématique fait partie de l’un des 3 grands axes de recherche de l’ONERA en matière de drones, la sécurisation des vols, au sens large.
 

Les deux autres axes, améliorer les performances des drones, et lutter contre les drones malveillants, occuperont encore également beaucoup les ingénieurs-chercheurs de l’ONERA ces prochaines années. Mon prédécesseur, Henry De Plinval, a en quelque sorte « défriché » le terrain, sur un marché des drones en plein essor, en positionnant l’ONERA comme expert de référence pour les instances étatiques (DGA/DGAC) comme pour les industriels. Je m’emploierai à renforcer les connexions établies en faisant toujours davantage connaître et reconnaître le niveau d’excellence des scientifiques de l’ONERA, et surtout la variété et la complémentarité de leurs métiers.

Pour faire voler un drone de façon autonome et sécurisée, il faut pouvoir traiter de nombreuses questions : celles des capteurs, du traitement des données, de la propulsion, de l’aérodynamique, de l’avionique, des lois de commande, de l’intelligence embarquée, de l’intégration dans l’espace aérien, ou encore de l’interaction homme/machine etc. L’ONERA à cette qualité atypique de couvrir tous ces domaines ! En outre nous avons la confiance de nombreux acteurs avec qui nous partageons la connaissance d’un grand nombre de domaines d’emplois. Je suis donc confiant quant à notre capacité à demeurer expert scientifique incontournable pour la recherche et l’accompagnement de la filière.
 

Dans votre parcours, quelles expériences vous seront utiles pour dérouler la feuille de route drones de l’ONERA ?

J’ai expérimenté le travail de chercheur durant près de 20 ans, ce qui m’a fourni le recul nécessaire pour bien faire le lien entre les départements scientifiques de l’ONERA et les partenaires pourvoyeurs et financeurs de projets.

J’ai occupé les postes : d’ingénieur de recherche, de responsable de la thématique ‘Conception, Dynamique du Vol et Système Voilures Tournantes’ dans un département scientifique, de chef d’unité de recherche, de représentant ONERA au Bureau Exécutif du pôle de compétitivité SAFE, et animateur de groupe de travail (groupe France « Certification des Drones » au Conseil pour les Drones Civils, dans le cadre de la convention drones PHYDIAS financée par la DGAC) : tous ces rôles, différents, m’ont donné la capacité à m’adapter à différents types d’interlocuteurs (dronistes, opérateurs, autorités, …). Cela me sera précieux pour comprendre, traduire, négocier, et conduire.

De façon générale, je dirai que l’atout de l’ONERA est de savoir appréhender la complexité. L’ONERA est à la fois public et privé, fait à la fois de la recherche amont et appliquée, de l’expérimentation « en dur » et de la simulation numérique. Ce positionnement atypique peut paraître difficilement lisible pour l’extérieur mais il fait notre force : nous sommes multidisciplinaires par nature et adaptable, ce qui, dans le marché complexe des drones, fera la différence.