Givrage : comprendre ses effets sur les ailes d’avion

Les essais se sont déroulés dans la soufflerie pressurisée ONERA-F1 du Fauga-Mauzac du 15 au 26 Septembre 2025 en présence des partenaires de la NASA-Glenn : ils ont permis d’acquérir des données inégalées d’une configuration complète d’avion de transport en condition d’atterrissage.

Une méthodologie bien rodée

Exemple de forme de givre testée

Les partenaires ont d’abord simulé différentes formes de givre à l’aide de codes spécialisés (IGLOO3D pour l’ONERA, LEWICE 3D pour la NASA, et un code morphogénétique pour le CNRC). Ces formes ont ensuite été adaptées à la géométrie d’un avion de référence (le CRM, ou Common Research Model) et fabriquées. Elles ont été installées sur le bord d’attaque de la maquette LRM-HL de l’ONERA pour évaluer leur impact sur la portance et la traînée, sur une large plage de conditions aérodynamiques.

Cette montée en complexité géométrique constitue l’originalité de la campagne par rapport aux précédentes. Les différents éléments ont ensuite été collés sur le bord d’attaque de la maquette LRM-HL de l’ONERA, pour une évaluation des dégradations de performances aérodynamiques dues à ces formes de givre sur une grande plage de conditions aérodynamiques.

Collaboration multipartenaire de de longue haleine

Le projet SUNSET 3 est mené dans le cadre de la troisième phase des projets de coopération « SUNSET », visant à améliorer la connaissance des effets du givre sur les voilures d’avion de transport, et fait suite à deux précédents projets communs sur le givrage, SUNSET 1 sur un profil bidimensionnel et SUNSET 2 sur une aile montée en paroi et prolonge une collaboration fructueuse entre nos deux organismes rejoints par le Centre National de Recherche Canadien (CNRC).

Des essais à plus grands nombres de Reynolds sont menés en parallèle dans la soufflerie cryogénique NTF de la NASA sur des formes de givres similaires. Une première analyse a déjà permis d’identifier l’effet délétère du givre sur la portance maximum de l’appareil.

Les essais ont confirmé que le givre réduit significativement la portance maximale de l’avion. Ces données, combinées aux tests de la NASA, fourniront une base de données précieuse pour affiner les simulations numériques et mieux prédire les dégradations de performance en conditions givrantes.

Les résultats obtenus permettront une meilleure compréhension des effets des formes de givre sur les performances aérodynamiques des appareils en condition givrante, et fourniront une riche base de données pour des simulations numériques avancées pour la prévision de ces dégradations